Photo Poche Sophie Calle

[vc_row][vc_column][vc_column_text]Engager un détective pour qu’il l’espionne et lui envoie le compte rendu de sa journée, demander à des aveugles de lui raconter la dernière image dont ils se souviennent, utiliser d’authentiques petites annonces comme autant d’embrayeurs de fictions… Sophie Calle aime les histoires : celles qu’elle raconte autant que celles qu’elle collecte.
Elle invente des protocoles, se soumet à des procédures minutieuses, parfois assez strictes, qui se transforment souvent en rituels. Elle révère, par-dessus tout, les rencontres fortuites, les pétrifiantes coïncidences, et ce qui, depuis Apollinaire et les Surréalistes, est décrit comme une “poétique de la surprise”. Elle crée des situations qui n’ont d’autres visées que de favoriser l’éclosion de quelque chose d’inattendu.
Si elle choisit méthodiquement les expériences à vivre, la “faiseuse d’histoires”, selon l’expression d’Hervé Guibert, n’a pas peur de dévoiler ses amours déçues ou la douleur exquise des absences. Avec un certain goût de la mise en danger, l’artiste s’est évertuée à dévoiler des vies autant qu’elle s’est elle-même exposée. Ceci dans le but de mettre en évidence ce que des existences en apparence ordinaires peuvent avoir d’extraordinaire.
Clément Chéroux, conservateur au MoMA, décrit dans son introduction cette quête du “point suprême” où les doubles contraintes – réalité et imaginaire, automatisme et contrôle, présence et absence, occultation et divulgation, jeu et mort – ne sont plus envisagées comme nécessairement antagoniques.
Pour célébrer son oeuvre singulière et les 40 ans de “Photo Poche”, Sophie Calle fait son entrée dans la collection avec un titre hors normes : un volume augmenté avec ses 176 pages, qui porte le numéro 101, mystérieusement omis du catalogue…[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]